Lefevere est aux anges: "Remco a géré comme un vrai leader !"
Patrick Lefevere était satisfait par la gestion de la course de son jeune prodige.
- Publié le 16-06-2019 à 17h41
- Mis à jour le 16-06-2019 à 17h42
Patrick Lefevere était satisfait par la gestion de la course de son jeune prodige.
Il s’était fait discret, samedi, dans les rues de Seraing, pour assister en spectateur à l’étape reine de ce Baloise Belgium Tour. Mais Patrick Lefevere est sorti de la zone du public pour venir sur la ligne d’arrivée. Et féliciter Remco Evenepoel, qui y avait en grande partie assuré la victoire finale sur ce Tour de Belgique. Entretien avec le boss, très satisfait, de l’équipe Deceuninck-Quick Step.
Patrick, quel est votre sentiment sur la victoire de Remco Evenepoel sur ce Tour de Belgique ?
"Ce n’est que le Tour de Belgique, mais quand même ! Ce qu’il a montré sur cette course, toute la semaine, à 19 ans, c’est vraiment très prometteur pour la suite. Il était présent dans la première étape, il a gagné la deuxième, celle au profil flandrien, en impressionnant, en mettant dans le rouge Victor Campenaerts, en lui mettant une telle pression que ce dernier est tombé dans un virage. Au chrono, je crois qu’il aurait pu faire mieux, et il a parfaitement géré l’étape reine pour s’offrir le classement final du Baloise Belgium Tour. Chapeau !"
Il aurait pu faire mieux au contre-la-montre, selon vous ?
"Oui. Il se classe troisième. À trois secondes du vainqueur, Tim Wellens. Mais je trouve qu’il pousse trop gros sur les contre-la-montre. C’est son choix, mais je pense qu’il use un trop grand braquet. Je suis persuadé qu’il pouvait faire mieux à Grimbergen."
Outre sa force physique, il a aussi impressionné par sa gestion de la course. Notamment samedi, en restant calme lors de l’attaque de Tim Wellens dans la Roche-aux-Faucons…
"Oui, je trouve aussi qu’il a géré la course comme un vrai leader ! Il n’a pas paniqué quand Tim a attaqué. Il sait déjà que la panique est un mauvais adversaire. Il a pris la bonne décision, il a laissé faire Wellens. Il se souvenait d’une attaque similaire de Tim sur le dernier Liège-Bastogne-Liège, qu’il avait regardé à la télé. Il se souvenait très bien que Wellens avait ensuite plafonné. Remco est donc resté calme pour monter à son propre train, tout en faisant la différence et assurer la victoire finale. Il y a de quoi être satisfait… Il démarre très bien sa carrière."
La première parole que vous lui avez adressée, quelques secondes après l’arrivée à Seraing, c’est : "Alors, tu t’es bien amusé ?" Cela fait partie du personnage, de s’amuser sur le vélo ?
"Oui. D’ailleurs, samedi matin, il m’avait envoyé un message WhatsApp, à 9 h 30. Il écrivait : ‘C’est le jour J. J’ai une énorme envie !’ Je lui ai alors annoncé que j’allais venir pour le supporter à Seraing. Et il a alors dit que sa motivation serait multipliée par 47.574 ! C’est sa façon de s’automotiver."
Ses deux victoires, sur le Tour de Belgique, c’est la confirmation de ce qu’il avait montré depuis le début de saison ?
"Oui, c’était dans le planning. Il évolue bien. Il n’a pas tout le temps eu de la chance en ce début de saison, avec pas mal de chutes, mais on avait vu aussi de très belles choses de sa part, notamment au Tour de San Juan, en Argentine, ou au Tour de Turquie. Et on le sentait monter en puissance sur les récentes Hammer Series. Quand il a gagné aux Pays-Bas, on savait que ce n’était que 65 kilomètres. Mais on avait vu aussi les visages des grands coureurs dans son sillage… Et les expressions, les grimaces disent parfois plus que des paroles…"
La Belgique va encore plus s’enflammer pour Remco !
"Sans doute. On se rend compte que les gens le suivent beaucoup. Le public aime voir arriver un nouveau jeune, qui fait des trucs incroyables. Et je pense qu’ils seront de plus en plus nombreux à le suivre !"